Onze ans après le lancement du quartier de 600 logements sans impact sur l’environnement, le bilan, à mi-parcours, est franchement positif.
En 2011, Nantes métropole et Carquefou s’étaient tournées vers Loire-Atlantique développement pour imaginer l’extension d’un nouveau quartier qui ferait cohabiter la qualité de vie, un bassin d’emploi et la mixité sociale.
"Les objectifs étaient clairement affichés," dit la maire, Véronique Dubettier-Grenier. "Il s’agissait d’établir une nouvelle équation entre bâtiments passifs, production d’énergie photovoltaïque et respect de la biodiversité. Le nouveau quartier ne devait avoir aucun impact sur l’environnement."
Opération unique en France
Le chantier est alors devenu une opération unique en France, par ses ambitions et son envergure. Pascal Pras, vice-président à l’habitat pour Nantes métropole, décline le projet : « Choisir de construire en passif signifie offrir un confort thermique grâce à l’orientation et à l’étanchéité. C’est produire des énergies renouvelables grâce à des centrales photovoltaïques sur toutes les toitures du quartier. C’est réduire la facture énergétique, même si la maison passive est plus chère à l’achat (20 % environ). Enfin, c’est contribuer à la réduction de l’empreinte carbone. »
C’est ainsi que sur les vingt-quatre maisons individuelles, 60 % ont recours au bois, soit en ossature, soit en isolation. Les dernières évolutions permettront de construire 88 logements en matériaux ressourcés pour atteindre un label biosourcé de haut niveau.
Les objectifs fixés en 2011 sont-ils atteints? Un totem connecté et pédagogique permet de le prouver en indiquant les flux énergétiques : la production d’énergie couvre 80 % des besoins en consommation des habitants.
Le témoignage d’une habitante d’une maison individuelle est précis : « Ma consommation d’électricité (790 €/an) est largement couverte pas la vente de la production. » Elle insiste également sur l’amélioration de la santé de ses deux enfants asthmatiques depuis leur arrivée en 2019 :«Une maison géniale en hiver, un fonctionnement plus compliqué en été. » Elle goûte aussi les relations privilégiées avec les voisins, les cours de jardinage.
400 logements sur les 600 ont été construits
Olivier Bessin, directeur général de Loire-Atlantique développement, donne quelques chiffres qui donnent la mesure du projet : « La Fleuriaye 2, ce sont 37 ha de superficie, 600 logements prévus à terme, dont 393 déjà sortis de terre, 6 000m2 de panneaux photovoltaïques, trente maisons individuelles à énergie positive, 1 660 m2 de bâtiments tertiaires et 162 logements sociaux. »
Au-delà des prouesses techniques de ce quartier, le projet devient un laboratoire qui vise à faire connaître, au niveau de la métropole nantaise et au niveau national, les atouts de la construction passive, tout en faisant monter en compétence la filière de la construction dans ce domaine.